Les vaccins anti-Covid se font attendre à cause des spéculations

C’est à juste titre et à raison que les Marocains se posent des questions sur le retard pris dans le lancement de la campagne nationale de vaccination contre le coronavirus. Surtout que l’annonce officielle de l’organisation de l’opération de vaccination est intervenue en novembre dernier.
Le Professeur Azeddine Ibrahimi, directeur du laboratoire de biotechnologie à Rabat, qui a concédé que ces interrogations des citoyens sont légitimes, a cependant précisé que l’acquisition de millions de doses du vaccin anti-coronavirus ne signifie pas que le produit est arrivé et que l’administration des vaccins va être lancée.
Certes, sécuriser ces contrats commerciaux et élaborer un plan de vaccination nationale est louable, mais ces mesures restent liées à la situation mondiale de production des vaccins et aux spéculations commerciales, a écrit le spécialiste dans un post sur sa page officielle Facebook.
Pour notre interlocuteur, il est impossible qu’au Maroc, l’on puisse vacciner avant l’Inde et la Chine, deux pays qui monopolisent tous les vaccins, les matières premières et la fabrication. Il a également attiré l’attention sur les spéculations commerciales qui ont entouré l’acquisition des vaccins, soulignant que tous les pays qui n’ont pas développé ni fabriqué ces vaccins ont pu les acheter au prix de grandes opérations de spéculation. Certains pays ont même dû payer cinq fois le prix et s’y sont pris depuis juin, alors que d’autres pays, à l’instar du Canada, en ont acheté cinq fois plus que leurs besoins en vaccins!